lundi 15 février 2010

LE DISCOURS EN INTEGRALITÉ



Pour ceux qui auraient raté le discours de Michel, pour l'inauguration de la Foire Grasse, voici l'intégralité de ses propos.
La qualité de l'intervention fût à la hauteur de l'élégance de l'orateur!


FOIRE GRASSE 2010 (lundi 15 février)

Monsieur le Député Maire,

Monsieur le député de Nancy

Mon Général,

Mesdames, Messieurs, Chers Amis !,

Bienvenue à cette 593ème Foire Grasse de Lunéville… !

Non Non, vous ne vous êtes pas trompé, ce n’est pas l’inauguration d’un salon philatélique !

Effectivement, Vous êtes très certainement surpris de ne pas rencontrer ce jour, notre Cher Président : Jean-Luc Michel, Grand Organisateur de cette fête locale, depuis de très nombreuses années,

Fête qui fut créée, je le rappelle au XVè siècle, en l’an 1417 !

Notre ami Jean-Luc doit subir, après demain 17 février, une intervention chirurgicale très importante. De ce fait, il a souhaité ne pas prendre le risque d’attraper : soit, un reste de grippe aviaire qui a plané sur la Foire Grasse il y a quelques années ! Ou récupérer un bout de virus de la grippe A H1N1 qui a fait toute l’actualité de ces temps derniers !. Il faut qu’il soit en parfaite santé afin de ne pas reporter l’échéance fixée par les spécialistes. Il m’a donc chargé de vous demander de bien vouloir l’excuser pour cette absence. D’ores et déjà il vous donne rendez-vous pour l’an prochain. Il m’a demandé de le représenter, de bien vous accueillir. J’espère donc que vis à vis de lui, je vais être à la hauteur, et que je vais faire le poids !

En septembre dernier Lunéville se faisait remarquer par cette grande manifestation culinaire « Des Toques et Des Etoiles », ou bon nombre de stands de dégustations, et de très grands chefs, ont présenté toute la gastronomie française, les plats régionaux. Aujourd’hui, jour de ‘Traditionnelle Foire Grasse’. Vous avez pu remarquer, le long des différentes rues de notre Vieux Lunéville, que parmi les 225 camelots installés, quelques bonnes odeurs, sucrées, salées, fumées… Même les relents de vin chaud devant l’Office… effleurent vos narines… De quoi vous mettre déjà en appétit. En 1737 lorsque Stanislas arrive en Lorraine, la Foire Grasse existe déjà depuis 320 ans… Mais notre Bon Roi aime la bonne chère. L’art de la table prend naissance au XVIIIè. Pour la première fois dans les plans de construction, une place est réservée à la salle à manger. Stanislas a initié cette mode en Lorraine, en faisant construire une salle à manger dans chacune de ses résidences d’été et d’hiver. Une table somptueuse, cela plaisait à Stanislas. De sa chapelle, il passe directement dans sa salle à manger, car, à ce moment là, il a comme d’habitude : grand faim ; si bien qu’il lui arrivera plusieurs jours de suite de faire progressivement avancer l’heure des messes . Par ailleurs, on peut trouver des commentaires sur notre Bon Roi, précisant même, ‘’que c’est en Lorraine qu’il s’est fait du lard… ! ‘’ Des gravures polonaises le présentent plus élancé.

On connaît le baba Stanislas, ‘ l’étouffante ‘ Madeleine, la bouchée à la Reine de Marie Leszczynska. Mais… ! Lunéville a mieux : c’est ici qu’a été conçu et rédigé vers 1750, un livre épais de 300 pages , par Joseph Gilliers, lunévillois, chef d’office, distillateur à la cour de Stanislas. Livre qui a pour titre « Le Cannaméliste français » La cannamelle, étant la canne à sucre. Gilliers précise, « je veux enseigner la manière de confire toutes sortes de fruits tant secs que liquides et à l’eau-de-vie, de faire tous les ouvrages de sucre que je pratique avec la méthode de s’en servir. J’y joins la connaissance générale des cuissons du sucre, la manière de faire les liqueurs rafraîchissantes, les pastillages, toutes sortes de neiges, mousses et fruits glacés avec la méthode de les colorer ». On est surpris au travers de l’énoncé des desserts, et en général, des plats mitonnés dans les cuisines du roi, de découvrir la richesse des échanges en ce XVIIIè . Ainsi, l’ananas arrive directement des Indes, mais pour une meilleure conservation il est confit à l’origine au sucre de canne. Les noisettes, dites aveline, viennent directement d’Espagne. Elles ont une amande grosse, ronde, d’un gout excellent. Gilliers les utilise pour ses biscuits et macarons. La bergamote très utilisée pour les mousses, et neiges, est tirée d’un poirier greffé avec une branche de citronnier. Elle vient d’Italie. A la rubrique « Biscuits » on lit les recettes des biscuits du Portugal avec un insert de ‘ marmelade d’orange et de râpures de citron ‘ Parfois on remplace dans les salades cuites les cornichons par le ‘bled’ de Turquie qui ressemble à un jeune épi de maïs, confit au vinaigre. Le thé vient de Chine, du Japon ou du Siam. On le préfère à la table du roi en feuille entière, vert, avec un gout de violette. La cuisine servie au Château de Lunéville est internationale. Et quel raffinement ! Le beurre fait à l’office, est toujours servi sur de la glace pilée pour garder sa fraicheur. Le café en grains vient directement d’Arabie Heureuse -ce sont les termes de Gilliers-. Après le café on pourra savourer « l’hypocras », liqueur composée de vin du Rhin, de pommes de reinette, d’épices : girofle, cannelle, et coriandre, on y ajoute à titre d’aphrodisiaque, un grain d’ambre gris, dans un petit sachet de linge, trempé une heure, pour lui donner du gout.

Stanislas consomme beaucoup de volailles, de gibiers. Adore les crustacés. Raffole de melons. Les faisans viennent de son élevage de Vitrimont, et les poules de ses fermes sont de race « sarnates ». Les poissons, tout particulièrement le « karas », une sorte de brème, proviennent de ses étangs alentours. Stanislas se délecte de plats polonais. Sobre, avec modération, Stanislas appréciait les vins fins, particulièrement, entre autres, ceux de Bourgogne dont on consommait, à la table royale, plus de mille bouteilles par an. Chaque année il recevait également une pièce de premier cru de Tokay

Il a fait réaliser par ses pâtissiers cette brioche polonaise traditionnelle dont le nom vient de « BABKA » ‘la vieille femme’ ! Aux fruits secs confits. Vers la fin de sa vie ayant perdu la plupart de ses dents, il eut l’idée d’imbiber son baba avec du Tokaij, son vin préféré. La recette a évoluer sous l’impulsion des pâtissiers parisiens pour y mettre du rhum. Une anecdote : un jour Stanislas a souffert d’une indigestion d’avoir simplement trop mangé de melon, et de blanc manger. Mais ses soucis d’indigestion lui revenaient très régulièrement. C’est lui qui est à l’origine de la culture du melon de Lunéville, qui a eu ses heures de gloire, et qui va revenir au gout du jour. Stanislas déteste s’attarder à table, le repas réglé comme une horloge ne dure qu’une heure. Les musiciens du palais jouent pendant la durée du service, qu’ils rythment avec force, à coups de cymbales et de sonneries de trompes. Les invités du vendredi sont accompagnés au son des instruments à cordes. Le goût du baroque et de l’exotisme apparaissait aussi dans les pièces montées et les pastillages, pâtes à sucre que l’on séchait à l’étuve et avec lesquelles on faisait des fleurs d’ornement et toutes sortes de figures. Pour en terminer, avec cette présentation de spécialités à la cour du Bon Roi, la mère de Stanislas Anna Jablonowska était friande de jambon, de cornichons à l’aigre doux ‘mode polonaise’, de chou préparé également à la façon polonaise, c’est à dire : chou cru, assaisonné de sel, de vinaigre…et de sucre ! Bon appétit !

Alors, avant de vous laisser apprécier, déguster, savourer, la célèbre saucisse lotharingienne, les délicieux beignets, un excellent vin d’Alsace… qui remplacera le célèbre Tokai de l’époque, tout cela dans cette ambiance au parfum de mimosa, annonçant le printemps : Je tiens à vous informer, que tous les fonds obtenus ce jour, seront redistribués sous forme de colis de Noël en faveur de nos anciens du Quartier du Vieux Lunéville. Tous les ans, une centaine de colis sont offerts individuellement ; ainsi que presque une tonne de denrées diverses est offerte aux associations telles que :

Resto du Cœur- Entente Protestante- Secours Catholique- Croix Rouge.

Maintenant, il est temps que je fasse mon petit Drucker… !

ALORS : MERCI – GRAND MERCI !

Aux trois (ou quatre) personnes qui ont fait office de placiers, en marquant les emplacements, dégagés de neige, samedi, dans les rues de la République Haut et Bas – Rue de Lorraine – du Château – Rue du Pont Rouge – Place de la 2ème DC, et qui sont arrivés à se répartir ces six lieux au travers des 225 camelots présents ce matin ! BRAVO et MERCI !.

MERCI, Au Président et au Directeur de L’Office du Tourisme, à toute leur Equipe, qui nous accueillent d’une façon très sympathique dans leurs locaux depuis 2003.

MERCI, A Mademoiselle Nicole Blaising, artiste, qui nous offre ce très beau décor, pour une exposition exceptionnelle par la présentation de certaines de ses œuvres. Profitez de visiter cette belle galerie. Revenez, dites le à tous vos amis, c’est jusqu’au 22 février, et c’est gratuit ! Merci pour cette qualité !

Surtout TRES GRAND MERCI à Vous Monsieur le Député Maire, de nous permettre, que cette tradition perdure à Lunéville. De mettre tous les moyens possibles à notre disposition pour la réussite de ce grand rendez-vous. Transmettez également nos très sincères remerciements à vos services techniques et logistique pour leur disponibilité, et leur grande efficacité.

Pour ne pas faillir à la tradition, nous vous donnons rendez-vous :

LUNDI 7 MARS 2011

POUR LA 594ème FOIRE GRASSE

N’oubliez pas : si vous connaissez des «Claude» faites leur la bise !

C’est leur jour !


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